La France est le seul pays d’Europe continentale sous-développé en matière de terre battue où elle ne représente que 14% du parc.
Nous pensons que si on jouait plus sur terre battue en France, on aurait plus de joueurs dans les clubs et de meilleures performances des Français à Roland-Garros.
La situation s’est dégradée à partir de 1960 (83%) et stagne depuis la fin des années 80 (16% à l’époque). Devant ce constat consternant, nous nous permettons de faire part de notre analyse fondée sur une longue expérience et les nombreux échanges que nous avons régulièrement avec les clubs et les joueurs, en France et à l’étranger.
La Fédération Française de Tennis a deux bonnes excuses à faire valoir :
- Dans les années 70, croyant bien faire avec « l’opération 5000 courts », la FFT a finalement favorisé la création de petits clubs (moins de 4 courts) et la construction de courts en béton.
- La France a trop de communes – 36000 – alors que l’Allemagne en a 11 000, l’Espagne et l’Italie environ 8 000. Et toutes aimeraient avoir leur club de tennis ! Malgré ses efforts, la FFT n’a pas su redresser la situation. Aujourd’hui, on peut dire qu’on ne joue presque plus sur terre battue dans le pays où elle a été inventée. Alors que le monde entier nous l’envie !
Par rapport à nos voisins européens et aux sud-américains, nous devons faire face à des obstacles majeurs. Mais il y a des solutions :
- La quasi-totalité des clubs français gèrent des installations publiques. Mais ils ne devraient pas accepter que leur municipalité :
- limite le prix des cotisations: la moyenne française est de 92 € pour un abonnement à l’année. C’est évidemment trop peu pour avoir de beaux vestiaires, un club-house attractif et des installations sportives bien entretenues.
- entretienne les courts. C’est un travail qui doit s’effectuer au moment où les courts en ont besoin et non pas à l’heure où les gens payés pour le faire sont disponibles.
- Il y a trop de clubs en France. La FFT ne doit plus aider les clubs qui ne sont pas viables et qui empêchent les autres de bien vivre.
- La terre battue coûte moins cher à l’achat mais est difficile à entretenir. Peut-être que la principale raison est la constitution de cette terre battue. Il est toujours utile de voir ce que font les autres. En Europe et en Amérique du Sud, on n’utilise pas la terre battue française « façon Roland-Garros ». Et dans ces pays, on joue quasiment exclusivement sur terre battue. On recouvre la sous-couche perméable de couches de brique pilée en granulométrie décroissante vers la surface. la FFT devrait encourager ce type de construction plus facile à entretenir.
ADTB, novembre 2016