Voici la liste des différentes surfaces qu’on peut trouver dans les clubs de tennis :
Nomenclature officielle des surfaces de tennis (FFT)
Répartition des surfaces utilisées en France en 2019
béton poreux | 43,1% |
résine | 28,2% |
terre battue | 12,0% |
terre artificielle | 4,4% |
divers dur | 4,4% |
divers tapis | 3,7% |
gazon synthétique | 3,7% |
parquet | 0,4% |
gazon | 0,05% |
total | 100% |
La plupart des courts de tennis français sont en béton ! Oui, en France, on joue au tennis surtout sur du BETON ! Nous le répétons pour bien nous rendre compte de ce que cela veut dire. Ce matériau, d’habitude utilisé pour les constructions les plus solides …, en France, au 21ème siècle, nous y pratiquons notre sport !
Les différentes « duretés » des sols vous permet d’apprécier l’aberration de la situation.
surface | béton poreux | norme minimum pour un gymnase | norme minimum pour une piste d’athlétisme | terre battue |
coefficient d’amortissement des chocs |
2% | 17,7% | 25% | 30% |
Ces 20 dernières années ont vu l’apparition en France de la terre artificielle et du gazon synthétique. Ces surfaces sont moins traumatisantes que le dur et permettent d’augmenter le temps de jeu à l’extérieur en hiver. C’est bien mais c’est une solution onéreuse et les surfaces synthétiques s’usent, contrairement à la terre battue.
Bien sûr, on sait que les joueurs « réguliers » utilisent plus la terre battue et si on faisait la répartition de l’utilisation des surfaces en fonction des heures jouées et non pas en fonction du nombre de courts, les résultats seraient très différents. On peut évaluer à 30% la proportion du temps de jeu sur terre battue en France.
Mais la stricte analyse des chiffres de la FFT (nombre total de courts dans les clubs affiliés) est incontournable. A part une pause au début des années 1990 -18% en 1991- (peut-être due à la création de notre association en 1985), la part de la terre battue décroit régulièrement :
France (statistiques FFT) | ||||
Année | courts en T.B. | total courts | % courts TB | nombre de licenciés |
1950 | 1960 | 2000 | 98% | 53347 |
1960 | 2500 | 3000 | 83% | 71019 |
1970 | 3500 | 5492 | 64% | 167110 |
1975 | 4075 | 8200 | 50% | 311382 |
1980 | 4600 | 14400 | 32% | 801054 |
1985 | 4875 | 27100 | 18% | 1324137 |
1990 | 5210 | 33547 | 16% | 1363962 |
1995 | 5250 | 33325 | 16% | 1093398 |
2000 | 5000 | 33118 | 15% | 1048328 |
2004 | 4745 | 33066 | 14% | 1065500 |
2007 | 4689 | 33321 | 14% | 1094593 |
2011 | 4456 | 32720 | 14% | 1102921 |
2015 | 4000 | 31699 | 13% | 1052117 |
2020 | 3738 | 31834 | 12% | 978893 |
Pourtant tout le monde est d’accord, les médecins, les kinés, les enseignants, les joueurs :
la terre battue est la meilleure des surfaces.
Alors pourquoi ne construit-on pas plus de terres battues en France ? Pourquoi par exemple n’encourage-t-on pas plus la transformation des courts en béton en terre battue. Pour une question de coût ? Non ! Les présidents de clubs le savent maintenant : la terre battue est moins chère. De plus les joueurs la réclament puisque c’est dans les clubs «terre battue» qu’on observe la plus forte hausse de fréquentation.
Voici quelques raisons :
les clubs de tennis sont trop nombreux en France (7500 pour 31000 courts). Leur nombre décroit depuis plus de 10 ans, mais pas assez vite. La plupart des clubs en France ont 3 courts ou moins. C’est un nombre insuffisant pour amortir le coût de l’entretien et avoir des installations capables de retenir les joueurs.
Ce ne sont pas les clubs qui décident de la surface des courts mais les propriétaires des installations. Et en France, les propriétaires sont les municipalités à 90%. Elles pensent à tort que si elles achètent des courts synthétiques leur entretien sera plus simple et moins coûteux. Et comme les budgets d’investissement sont beaucoup plus importants que les budgets de fonctionnement elles se laissent séduire par les surfaces chères qu’ont leur vend « tous temps » ou « sans entretien ».
En France, on veut le plus souvent des courts « comme à Roland Garros », faire de la terre battue traditionnelle française, alors qu’on ne sait pas (ou qu’on n’a pas les moyens) de l’entretenir. Nos voisins d’Europe continentale font plus simple; la plupart du temps ils n’ont pas de craon et n’utilisent que de la brique pilée à granulométrie décroissante vers la surface, plus facile à entretenir, moins gélive. Et eux jouent à 80% sur terre battue !